En Irlande, deux fédérations bancaires ont récemment publié les bilans des plus grandes banques implantées dans le pays. La note révélant que le Brexit a servi de tremplin à la place financière irlandaise, qui a rapidement récolté les fruits de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Pour la BPFI (Federation of Banking and Payments of Ireland) et la FIBI (Federation of International Banks of Ireland), une comparaison des banques a révélé que depuis le Brexit, le poids de la place financière irlandaise a rapidement décuplé.
Ces deux fédérations bancaires en donnent la preuve dans un rapport récemment publié en montrant qu’un an seulement après la sortie du Royaume-Uni de l’UE, le solde des grandes marques qui opèrent dans le système a pratiquement explosé.
Cette situation s’explique principalement par la décision des banques américaines et internationales d’installer leur siège européen à Dublin, mais aussi dans d’autres capitales telles que Luxembourg, Francfort et Paris.
Les enseignes bancaires quittent les lieux
Grâce à leurs enquêtes, FIBI et BPFI ont découvert que depuis le Brexit, de nombreuses marques financières ont été contraintes de quitter le Royaume-Uni pour un pays de la zone euro. Non sans raison, puisque depuis le 1er janvier 2021, les joueurs qui ont choisi le sol britannique comme lieu de rendez-vous ont perdu le passeport qui leur permet de servir leurs clients européens.
Pour maintenir le lien avec les clients, de nombreux acteurs ont choisi de quitter les lieux pour installer leur siège européen dans un autre lieu, choisissant principalement quatre destinations selon le cabinet d’audit EY repris dans cette liste :
Dublin;
Luxembourg;
Francfort;
Paris.
Dans le lot, Dublin peut se targuer d’être la destination la plus prisée selon les analystes d’EY qui indiquent qu’en attirant 36 entités financières, cette capitale irlandaise se place en tête de ce classement devant Luxembourg (2e), Francfort (3e) et Paris en quatrième position. Au président du FIBI d’ajouter :
Alors que le secteur irlandais des services financiers internationaux n’a cessé de croître pendant des décennies, la sortie du Royaume-Uni de l’UE a accéléré cette tendance.
Devant Luxembourg, Dublin est ainsi en passe de devenir le centre européen des gestionnaires d’actifs et de fonds, grâce notamment à l’implantation massive de banques américaines. De son côté, la capitale allemande intéresse davantage les géants boursiers si, de son côté, Paris est connue pour concilier différents types d’activités.
Un levier important pour les places financières européennes
Selon FIBI et BPFI, ce mouvement de délocalisation aura tendance à s’accélérer dans les mois à venir sous la pression des réglementations de la BCE qui se fixent pour objectif d’inciter davantage d’institutions financières à emprunter cette voie. Pendant ce temps, l’UE peut déjà se féliciter d’avoir capturé plus de 1,3 milliard d’euros d’actifs et quelque 7 400 employés du Royaume-Uni, au cours du seul exercice 2021.
Ainsi, il va sans dire que ce phénomène a surtout servi de tremplin aux marchés financiers européens précités, soulignant que dans le lot, le marché irlandais a été le plus favorisé. Les deux fédérations irlandaises en donnent la preuve dans leur rapport indiquant qu’après le Brexit, le bilan des plus grandes banques du système a pratiquement explosé, atteignant 500 000 millions d’euros en juillet 2021, alors que ce montant évoluait encore à 300 000 millions en 2015.
Un bel exploit selon la BCE, notant qu’avec ces 500.000 millions, l’Irlande est montée sur la deuxième marche du podium du classement (après l’Allemagne) en termes de valeur des actifs transférés. Une performance que le pays doit principalement aux marques américaines telles que Bank of America, Citigroup, BNY Mellon, Goldman Sachs Asset Management et Morgan Stanley Investment Management.