Les banques européennes luttent contre l’inflation

A plus de 7% en avril 2022, l’inflation commence à peser sur les ménages. Cependant, elles ne sont pas les seules à souffrir, la situation touche aussi les banques européennes. Ils font face à une augmentation substantielle de leurs dépenses avec des revenus qui ne suivent pas forcément. Tout le monde essaie de trouver une issue.

Certains professionnels veulent croire que le contexte inflationniste est identique à celui vécu lors de la crise de 2008. Une idée qui ne les convainc pas entièrement. La situation est différente selon d’autres experts qui soulignent les incertitudes qui existent actuellement. Tous deux sont dus à la crise ukrainienne et aux craintes d’une recrudescence de l’épidémie de Covid-19.

Parmi les banques européennes, des inquiétudes se font jour. Vos dépenses explosent, notamment celles liées à la paie. Cependant, il leur est difficile de trouver des alternatives pour compenser cette augmentation. Il est vrai que les taux d’intérêt ont été revus à la hausse, mais ils n’auront peut-être pas les effets escomptés.

L’abandon des objectifs de coût

Les professionnels du secteur bancaire se posent des questions. La révision des taux d’intérêt est-elle suffisante pour faire face à l’inflation ? Selon certains, les impacts pourraient être effacés par une éventuelle récession.

Chez Deutsche Bank, il semble qu’une solution ait été trouvée. La banque allemande a mis de côté ses objectifs de réduction des coûts et des commissions bancaires. Au lieu de cela, il se concentre sur le ratio coûts / revenus avec l’objectif d’atteindre 70%. La politique est considérée comme attrayante par les experts du secteur bancaire. Dans un contexte inflationniste, il serait préférable de se focaliser sur un objectif coût/revenu. Et ainsi abandonner les objectifs dirigés uniquement vers le coût.

Une telle stratégie peut être efficace et en même temps ne pas fonctionner dans le cas des banques françaises. En cause, leur modèle qui les amène à devenir une banque universelle. Les coûts sont plus élevés compte tenu des services offerts. Par exemple, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuelle avaient un coefficient d’exploitation d’environ 60 % en 2021. Il est supérieur à 64 % chez BNP Paribas, pour BPCE, la Banque Postale et la Société Générale. Cependant, ce niveau représente la moyenne en Europe.

Cependant, ce modèle peut en même temps garantir la rentabilité des investissements réalisés. Le cas des mutuelles Crédit Mutuel ou Crédit Agricole en est un exemple. Ils peuvent plus facilement amortir leurs dépenses informatiques grâce à leurs réseaux. Et ce, par rapport à des banques comme BNP Paribas ou Société Générale.

Des dépenses en augmentation rapide

Cependant, une autre difficulté demeure présente en France. La concurrence est plus forte et le prix proposé est encore assez bas. Les établissements les plus performants sont ceux qui ont une activité commerciale dynamique. Pour d’autres, des coûts inférieurs peuvent être inévitables.

En avril 2022, l’inflation a atteint un taux de 7,5 % en Europe. Cela a entraîné une augmentation des coûts pour les banques. La situation est préoccupante car les dépenses augmentent plus vite que les revenus. Cela inquiète plusieurs établissements et les amène à repenser les réductions de coûts prévues pour la fin de l’année. L’établissement belge KBC a été contraint de revoir à la hausse ses prévisions de hausse de prix. Une décision attendue sachant que les salaires évoluent en fonction du taux d’inflation en Belgique.

La banque néerlandaise ABN AMRO a quant à elle subi une baisse de 10% lors d’une séance de bourse. Et ce, après avoir communiqué sur la progression de ses coûts dépassant ses prévisions.

Cependant, les experts de l’industrie ont été prudents en affirmant que les augmentations observées ont un effet saisonnier. On parle notamment du coût annuel lié au FRU qui figure dans les dépenses du premier trimestre 2022. Son montant n’est pas négligeable non plus. Pour rappel, il s’agit d’un fonds d’urgence que les banques doivent alimenter elles-mêmes. Ses dépenses de fonctionnement ont augmenté en parallèle.

L’objectif est maintenant de trouver un équilibre entre les coûts et les revenus. Quelque chose qui semble complexe. Les banques subissent la pression de l’inflation, de la hausse des salaires et de leur coût de financement.

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